Les animaux fantastiques : Les secrets de Dumbledore – David Yates

Synopsis

Le professeur Albus Dumbledore sait que le puissant mage noir Gellert Grindelwald cherche à prendre le contrôle du monde des sorciers. Incapable de l’empêcher d’agir seul, il sollicite le magizoologiste Norbert Dragonneau pour qu’il réunisse des sorciers, des sorcières et un boulanger moldu au sein d’une équipe intrépide. Leur mission des plus périlleuses les amènera à affronter des animaux, anciens et nouveaux, et les disciples de plus en plus nombreux de Grindelwald. Pourtant, dès lors que que les enjeux sont aussi élevés, Dumbledore pourra-t-il encore rester longtemps dans l’ombre ?

Une jolie coquille vide

Les animaux fantastiques : Les secrets de Dumbledore ont reçu un accueil mitigé par les fans de la franchise. De manière générale, je trouve cette trilogie beaucoup moins intéressante que la saga originale. Les raisons sont diverses et variées mais je ne m’étendrai pas ici sur ce qui m’a conduit à porter un regard plus critique sur les aventures de Norbert Dragonneau et ses acolytes. Je constate toutefois que David Yates cherche à faire perdurer l’univers magique crée par Harry Potter. Les deux premiers volets se sont révélés sympathiques mais c’est surtout le final du précédent long-métrage qui m’a donné envie de poursuivre la trilogie. Alors qu’on nous promettait un face-à-face entre Dumbledore et Grindelwald, le film a tendance à s’éparpiller avec un scénario qui fait disparaître les enjeux les plus ambitieux. Je m’attendais à ce que l’antagoniste développe sa puissance. En réalité, les objectifs de Grindelwald sont bancals. Sa culpabilité qui avait été largement exploitée dans le film précédent, se retrouve sacrifiée sur l’autel du confort scénaristique. Grindelwald est censé être plus dangereux que Voldemort mais il n’aurait visiblement ni le charisme ni le machiavélisme de son successeur.

Les fameux secrets de Dumbledore sont révélés au bout d’une demi-heure. Dans ce cas, il aurait été judicieux de choisir un autre sous-titre. Au lieu d’étoffer une intrigue politique, David Yates sort du chapeau le coup des vieux amis/amants qui s’affrontent sans se livrer à un quelconque duel. Le prétexte du pacte de sang n’est pourtant pas une mauvaise idée. Au regard de l’intérêt porté à cet arc narratif, il aurait fallu l’exploiter avec plus de rigueur. Les deux sorciers se retrouvent projetés dans une autre réalité qui leur permettrait de combattre en dehors du monde physique. Seulement, le duel réduit à une chorégraphie, est expédié en deux temps, trois mouvements. On ne sait pas comment cette projection mentale est créée. On ignore aussi pourquoi cette magie n’est pas davantage exploitée dans le monde des sorciers. Le scénario tient dans un mouchoir de poche alors que la séquence d’introduction, féérique et riche d’enjeux, était pleine de promesses. La sous-intrigue concernant le monde magique allemand fait une courte apparition avant de disparaître des radars. De manière générale, je regrette que le film soit resté trop en surface.

Beaucoup de questions demeurent en suspens. Je n’ai pas compris pourquoi Grindelwald avait menti sur la nature de la relation qui unit Croyance à Dumbledore. Alors que Nagini était un personnage relativement important dans Les crimes de Grindelwald, elle disparaît soudainement de la circulation. Il en est de même pour Abernathy. Le plus fidèle allié de Grindelwald aurait pu avoir une relation intéressante avec Queenie puisqu’elle est la seule à pouvoir communiquer avec lui, grâce à la légilimancie. Je m’arrêterai là car les exemples sont nombreux. Je ne m’attendais pas à ce que ce troisième volet réponde à toutes mes questions mais force est de constater que ces zones d’ombre trahissent un certain manque de rigueur. David Yates a opté pour le scénario à rallonge qui, au final, ne raconte pas grand-chose.

Malheureusement, l’écriture n’est pas le seul point faible du film. L’univers des Animaux Fantastiques fait pâle figure face à Harry Potter. Les affrontements ont perdu de leur intérêt. Dans cette trilogie, il semblerait que les sorciers soient exemptés de formules magiques. Ce détail qui n’en est pas un fait mal au cœur. Je regrette amèrement l’époque où les sorciers brandissaient leur baguette en criant « Expelliarmus ». De plus, la majorité des interactions se résument à des démarches au ralenti et des échanges de regard interminables. J’ai du mal à percevoir en cette trilogie un héritage de la saga Harry Potter.

L’univers des Animaux Fantastiques se veut plus sombre. En apparence, peut-être. Le troisième opus se déroule dans un cadre austère. Les décors, les costumes et les mines atterrées dégageraient presque une atmosphère déprimante. Pourtant, les enjeux semblent moins importants que dans la saga originale. Vous vous demandez probablement ce que j’ai aimé. Cette question est d’autant plus légitime que les points forts ne m’ont pas sauté aux yeux. Néanmoins, j’ai été ravie de voir que les créatures magiques revenaient sur le devant de la scène. C’est le moins qu’on puisse attendre d’une trilogie nommée Les animaux fantastiques. On retrouve le Niffleur et Pickett. Le fameux Qilin, dont le pouvoir consiste à désigner le prochain Manitou Suprême, fait une apparition remarquée. L’intrigue qui entoure cette créature manque parfois de cohérence mais elle a le mérite de redonner un vrai rôle au bestiaire des Animaux Fantastiques.

Je souhaitais que le troisième opus continue sur la même lancée que le précédent. Ce film tente de sauver les meubles en multipliant les rebondissements mais il est difficile de camoufler toutes les faiblesses du scénario. Je remarque aussi qu’on s’éloigne de l’esprit de Harry Potter. A l’heure actuelle, j’ignore si je dois avant tout déplorer la paresse scénaristique ou le manque de charme ambiant.

Note : 2.5 sur 5.

8 commentaires sur « Les animaux fantastiques : Les secrets de Dumbledore – David Yates »

  1. Personnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir avec cet opus ! Moi qui déteste « Harry Potter », je suis toujours aussi fascinée par cette saga spin-off 😃

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    1. En voilà un avis intéressant ! Cela peut sembler étrange mais je suis toujours intriguée lorsque quelqu’un dit détester « Harry Potter ». Je lui trouve des défauts (qu’est-ce qui n’en a pas ?) mais je l’aime d’amour cette saga. Du coup, je suis obligée de te poser la fameuse question que tu as dû entendre et lire des milliers de fois : Pourquoi tu n’aimes pas « Harry Potter » et au contraire, qu’est-ce qui te plaît dans son spin-off ? Désolée … 😜

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      1. Ne t’inquiètes pas, j’ai l’habitude 😂 Surtout que je tiens également un blog littéraire, donc même dans ce milieu, je suis incompréhensible par beaucoup lol Déjà, j’ai tenté la lecture du premier, mais ça n’est pas passé malheureusement, je n’ai pas accroché du tout…Pour les films, ce qui cloche principalement, c’est le casting, je crois détester une grande partie des acteurs, notamment Daniel Radcliffe et surtout, Emma Watson, que j’ai beaucoup de mal à supporter lol En revanche, je n’ai rien à dire de l’univers, que j’apprécie particulièrement, étant une grande amoureuse de fantastique ! Donc, c’est ce qui me fait plus aimer le spin-off du coup, parce que je suis ultra fan du casting, surtout d’Eddie Redmayne, que je trouve extraordinaire 😍 Pour moi, ce sont les personnages qui font toute la force de cette saga, je les trouve attachants et touchants ! Et puis, les créatures fantastiques sont sublimes quoi 💖

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  2. Très jolie critique 🙂 J’avais beaucoup aimé le 1er film, notamment grâce à Dragonneau, que j’ai trouvé original et différent des héros habituels. Mais le 2ème film m’a paru décousu sur le plan scénaristique donc je n’ai pas particulièrement eu envie de voir le 3ème.

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    1. Je trouve que la saga est sur le déclin. J’avais bien aimé le premier film, plutôt apprécié le deuxième mais là, j’en dresse un bilan très mitigé. On s’éloigne de l’esprit de « Harry Potter » et il y a une chose que je ne comprends pas : pourquoi ne parle t’on pas de Tom Jedusor ? Sauf erreur de ma part, « Les animaux fantastiques » se déroulent à l’époque où il était très jeune. Comment peut-on passer à côté d’une chose pareille ? Il y avait matière à faire du lien entre les deux sagas.

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